De la disparition de la ferme

Publié le par La Plume de Chalifert

Depuis quelque temps les bulldozers ont envahi le vaste territoire de la ferme de Chalifert, détruisant sur leur passage un jardin potager et quelques bâtiments de ciment et de tôle ondulée dont nous ne regretterons sans doute que l’atelier du ferronnier d’art Stefano Tulisso. En effet, pour ceux qui vivent ou passent dans l’Allée Saint Eloi, le bruit du marteau frappant le fer incandescent sur l’enclume, ainsi que les chants ou la musique diffusée par un vieux poste de radio, faisaient partie de leur paysage audio.

Bientôt, ces mêmes bulldozers, s’attaqueront au corps de ferme, détruisant un patrimoine, qui, bien que ne faisant pas partie de l’inventaire des monuments historiques, appartenait à tous les Chaliférois historiques ou qui se sont installés au cours des décennies dans notre petit coin de campagne.

Jamais restaurée, la ferme avait néanmoins un charme certain avec son crépi ocre, ses dentelles vertes au bord des toits, ses fenêtres aux volets verts entourées de rouge, son panneau indiquant les produits que l’on pouvait trouver en vente à la ferme… Œufs, pommes de terre Charlotte, champignons, poulets ou miel.

A l’aube du 18 juin 2018, les animaux de la basse-cour ont été appelés à se regrouper, sans résistance, dans le camion qui les a emportés vers une nouvelle vie. Adieu cacardements des oies, caquètements des poules, poulets, et surtout chant du coq à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Bruits familiers et tellement sympathiques !

Sans doute, au retour des vacances, aura-t-elle disparu, tombée sous les coups de boutoir des engins de chantier qui, dans un vacarme assourdissant, emporteront la plus grande partie du passé de notre village et ce faisant, un grand pan de notre mémoire collective…

La plume

 

9 juin 2018

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